Statue d’ibis en calcaire blanc. La tête de l’oiseau a disparu. Les pattes, longues et minces, sont pliées ; l’intégralité de la partie antérieure repose sur le socle tout en se détachant bien de la pierre. Trois longs doigts, renflés à leur extrémité, sont pourvus de griffes. L’ergot, plus court, est ramené en arrière vers le bord latéral du socle. Le corps de l’animal est volumineux, large, de coupe ovoïde, mais sa surface est lisse, sans évocation de plumes. Le jabot se dresse légèrement. La position de l’animal et le traitement sculptural permettent d’identifier sans grande difficulté l’espèce d’oiseau. L’image de l’ibis est largement répandue en Égypte comme l’oiseau sacré de Thot, jusqu’à l’époque grécoromaine pendant laquelle le dieu est identifié à Hermès. En témoignent les nombreux bronzes votifs d’époque saïte ou perse et les figurines en bois fixées sur les boîtes, servant de cercueils aux ibis momifiés, découvertes dans la nécropole d’Hermopolis (Tounah el-Gebel). La pose de l’animal est analogue à celle de l’ibis du musée du Louvre en bois stuqué peint, de dimension sensiblement identique (E. 17375). Ouvrage de qualité moyenne, taillé dans du calcaire, cette représentation de Thot-Hermès est sans doute l’oeuvre d’un artiste d’époque hellénistique, mais procédant de l’imagerie proprement égyptienne. Cette effigie devait se trouver dans un édifice religieux, non loin du rivage du port oriental. Zolt Kiss dans Trésors engloutis d’Égypte, Le Seuil, Paris, 2006, avec bibliographie.