Loin des groupements de sculptures reposant dans la zone de décharge, une tête de Sérapis en marbre blanc fut trouvée, isolée, à l’est du site T (voir plan des monuments de Canope Est, p. 57). De taille naturelle, fortement érodée, elle est brisée horizontalement à la base du cou, qui est percé d’un trou de fixation caractéristique des bustes. Le visage est allongé, le nez court, les yeux sont enfoncés. La bouche soigneusement modelée est surmontée d’une moustache aux extrémités tombantes et enroulées. La barbe abondante est traitée en boucles bien séparées. La chevelure retombe en longues mèches. Au sommet du front, dans l’axe du nez, trois légers enfoncements de la surface indiquent le tracé probable des trois mèches enroulées caractéristiques du « Fransentypus » de W. Hornbostel. La tête est attribuée au dieu Sérapis. Cette identification est confirmée par la présence au sommet de la tête d’une surface aplanie creusée d’un trou circulaire destiné à fixer le calathos, couronne traditionnelle de la divinité. Le traitement de la chevelure et l’étude comparative (par exemple le buste en albâtre de Canope au Musée gréco-romain d’Alexandrie, la statue d’Athribis au Musée égyptien du Caire, la statuette provenant d’Alexandrie au Corpus Christi College de Cambridge) permettent d’avancer une datation se situant aux alentours du Ier-IIe siècle de notre ère.Zolt Kiss in Trésors engloutis d’Égypte, Paris, 2006 p.32 avec bibliographie