À l’arrière, le reste du némès permet d’attribuer cette tête à un sphinx. Le visage est ovale, la mâchoire forte, le menton arrondi et proéminent, la bouche grande, aux lèvres ourlées. Les yeux sont grands et bombés, délimités par des bourrelets légèrement tombants et des sourcils fortement marqués. Les oreilles sont soigneusement et profondément modelées. Ont disparu le nez, à l’origine épaté mais fin, ainsi qu’un uræus sur le front, dont on ne distingue plus que les deux boucles formées par le corps du cobra.Cette pièce présente des traits caractéristiques de la statuaire de la XXVe dynastie dite « éthiopienne » (VIIIe s. av. J.-C.). Sur une tête en granite du pharaon Chabaka au Musée du Caire, le Cat. 142 Cat. 146 Cat. 28 Cat. 26 modelé du nez et des paupières est identique ; la bouche rappelle celle d’une autre tête de Chabaka au musée du Louvre. E. Breccia trouva à Canope une tête de pharaon en calcaire présentant la même forme d’uræus et surtout un traitement identique des traits du visage. Selon H. Kyrieleis et P. Stanwick, ce reste de sphinx serait la représentation d’un des derniers Ptolémées, à rapprocher d’une tête colossale en quartzite, probablement de sphinx, provenant également de Canope, aujourd’hui au Musée gréco-romain d’Alexandrie.Zolt Kiss in Trésors engloutis d’Égypte, Paris, 2006 p. 96 avec bibliographie