Bague composée d’un anneau en filigrane et d’un chaton en forme de lampe à huile. L’anneau est décoré d’une vrille dont surgissent des feuilles. La lampe à huile est fixée sur l’anneau par un cylindre aux parois extérieures convexes. Elle présente deux ouvertures, un couvercle en forme d’oignon qui s’ouvre par une charnière, un miroir d’or plat en forme de goutte et un fil torsadé ainsi qu’une anse en forme de simple oeillet. La bague au chaton en forme de lampe à huile est une des plus importantes trouvailles du site T1 (voir plan des monuments de Canope Est p. 57), puisqu’elle donne une indication précieuse sur ce site. Mise à part sa valeur historique, elle contribue à notre connaissance de la bijouterie byzantine : elle est unique et représente un type de bague jusqu’alors inconnu. Comme on ne connaît pas d’équivalent à cette bague, seuls ses détails décoratifs peuvent être comparés à d’autres travaux de bijouterie.L’anneau en filigrane, par exemple, rappelle une bague trouvée dans le trésor de Pantalica en Sicile. De ce même site proviennent des monnaies dont les plus tardives datent environ de l’an 700 de notre ère, ce qui représente un terminus ad ou post quem pour l’enterrement de ce trésor. D’autres anneaux en filigrane se trouvent sur des bagues à chaton élevé qui sont datées de la fin du VIe ou du VIIe siècle. Aucune de ces bagues n’est cependant décorée des mêmes feuilles que celle de Canope Est ; cette ornementation trouve néanmoins d’autres parallèles : des feuilles trilobées décorent par exemple la croix aux branches en coeur datée de la fin du VIe ou du VIIe siècle. Des feuilles de lierre décorent une croix (probablement) byzantine qui fait partie de la couronne votive de Receswinthe, roi des Visigoths de 653 à 672.Ces comparaisons, ainsi que le contexte dans lequel cette bague à la lampe à huile fut découverte, suggèrent de la dater entre la fin du VIe et le début du VIIIe siècle. Des décorations comparables à celle de cette bague ont été relevées non seulement en Sicile et à Guarrazar, mais également à de multiples autres endroits de l’Empire byzantin, ainsi qu’en dehors. La bague offre un exemple d’un style interrégional issu probablement de Constantinople. Sa présence au site T1 pourrait indiquer une manufacture locale : elle pourrait avoir été fabriquée dans l’atelier attaché au site de pèlerinage de Saint-Cyr et Saint-Jean.Yvonne Stolz in Trésors engloutis d’Égypte, Paris, 2006 p.172 avec bibliographie