La situle cloche, ainsi nommée parce que sa forme ressemble à celle d’une cloche renversée, possède un bord légèrement évasé et une épaule oblique. En haut du récipient courent une série de lignes incisées, inégalement espacées. Deux petites pièces semi-circulaires percées qui dépassent du bord forment les points d’attache de l’anse. Cette dernière, mobile, est de forme semi-circulaire. Ses deux extrémités se recourbent en sens inverse et s’insèrent dans les points d’attache ; elles se terminent par des bourgeons. Les lettres grecques BA(K.OI?) (= Bacchus = Dionysos) ont été gravées de manière irrégulière sur la face plate de l’anse. L’usure ne permet pas de lire intégralement l’inscription. L’anse est également surmontée d’un motif floral en saillie. Le récipient repose sur un pied rond, de 14 cm de diamètre. Le corps de la situle porte de faibles indentations et de minuscules trous. Des traces de polissage sont visibles.Un exemplaire identique a été découvert dans le trésor égyptien « de Thèbes ». On a également trouvé des situles cloches en bronze à Derveni, Thessalonique et Nikesiani. Cette forme continua d’être produite jusqu’à l’époque romaine. Situla est un mot latin pour désigner un seau. Le terme grec correspondant est inconnu. De toute évidence, ce récipient était destiné à contenir ou transporter du liquide. Peut-être était-il lié aux banquets et aux symposiums et servait-il à mélanger l’eau et le vin, prenant le relais du cratère classique ? Il était aussi utilisé parfois comme urne funéraire. La situle est peut-être une des formes les plus répandues de vases métalliques dans la période hellénistique.On trouve des situles d’aspect varié depuis l’époque préhistorique ; les exemplaires étrusques datent du VIIe siècle av. J.-C. En Grèce, les situles en métal sont rares mais apparaissent dès le VIe siècle av. J.-C. Dans la religion égyptienne, elles servaient aux libations et étaient souvent offertes par les fidèles. Certaines s’ornent de scènes religieuses et d’inscriptions hiéroglyphiques. Une autre situle (sca 1060) porte des hiéroglyphes qui la relient au culte d’Isis.Zoe Cox, dans Trésors engloutis d’Égypte, Paris, 2006 p. 136, avec bibliographie