À l’avers, Héraclès nu en marche, vêtu de sa peau de lion, tend son arc et brandit sa massue. Une représentation presque identique du dieu, accompagnée d’une inscription en phénicien, se voit notamment sur les monnaies de Démonikos II, roi de Lapéthos vers 390 (un souverain phénicien en dépit de son nom grec). Connaisseur éprouvé des sites et des documents de Chypre, M. Yon a rigoureusement caractérisé l’iconographie propre à l’Héraclès- Melqart chypriote : c’est un homme jeune imberbe, à la différence de l’Héraclès classique, abondamment barbu.Au revers, un lion bondit sur l’échine d’un cerf et plante ses dents à la base du cou de l’animal sauvage.Le même sujet, tiré de vieilles traditions asiatiques ou égyptiennes et repris depuis le Ve siècle par la dynastie de Kition, semble avoir convenu aux fidèles des Héraclès asiatiques : il orne par exemple le revers d’une monnaie de Mazaios, le satrape iranien de la Cilicie dont le patron était Baaltars, « le Baal de Tarse ». Linscription phénicienne qui apparaît audessus et devant la scène nomme Mlq Pmyytn, « le roi Pumiyaton», date l’émission de la 7e ou de la 8e année de son règne (soit 355/354 ou 354/353).Jean Yoyotte, Barbara Lichocka dans Trésors engloutis d’Égypte, Paris, 2006 p. 85, avec bibliographie