Sur le secteur du temple fut trouvé un élément intéressant de la statuaire pharaonique en bronze. Il s’agit d’une coiffe complète composée du némès et de la couronne hem-hem. Le némès est creux afin de sadapter à la tête de l’hypothétique personnage. Ses pans sont courts et trapézoïdaux, terminés par deux languettes au rebord extérieur arrondi et chacune percée d’un petit trou de fixation. Sur le côté supérieur droit de la coiffe, un petit tenon rectangulaire devait également servir à la fixation d’un élément aujourd’hui disparu. Sur le devant du némès se dressait un grand uræus fortement corrodé. La couronne hem-hem se compose de deux cornes de bélier horizontales sur lesquelles se placent trois bottes de papyrus chacune surmontée du disque solaire, encadrées de deux plumes et deux uræi dressés. Cette couronne est celle de la forme guerrière du dieu Horus d’Edfou. On la rencontre aussi parfois sur la tête des rois. C’est le cas par exemple sur un relief du temple d’Hibis à Kharga représentant Darius en pharaon coiffé de cette couronne, ou plus tard sur une figurine en bronze d’Alexandre le Grand (Stuttgart, Würtembergisches Landesmuseum).Néanmoins, la couronne hem-hem est l’attribut par excellence d’un jeune Horus, Somtous, patron d’Hérakléopolis. À l’époque gréco-romaine, le jeune Horus, Harpocrate, est souvent représenté avec ce couvre-chef. C’est ainsi que nous le voyons sur une figurine en terre cuite du Musée gréco-romain d’Alexandrie, vêtu d’une tunique grecque et tenant une massue. Le même choix d’attribut du jeune dieu se retrouve sur une figurine en bronze du Allard Pierson Museum d’Amsterdam. Il est tentant, compte tenu du lieu de sa découverte - site voué à Horus sous sa forme identifiée par les Grecs à Héraclès -, d’attribuer la coiffe en bronze à une effigie du jeune Horus (Harpocrate).Daprès les dimensions de la couronne, la taille de l’effigie complète peut être estimée à 50-75 cm. La longue pointe à l’arrière du némès et les trous ronds dans les pans de la coiffe témoignent de son mode de fixation qui semble convenir à une sculpture en bois plutôt qu’en métal (certainement pas en pierre). Nous observons le même mode de fixation sur un némès en bronze de même calibre et de même caractère conservé au musée du Louvre. Il en est de même sur une coiffe luxueuse en argent incrusté d’or du trésor de Toukh el-Karamous au Musée du Caire. Elle se présente également sous la forme d’une combinaison du némès et de la couronne hem-hem. Elle date du début de l’époque ptolémaïque et est attribuée à un dieu ou un roi divinisé.Zsolt Kiss, dans Trésors engloutis d’Égypte, Paris, 2006 p. 82, avec bibliographie