Statuettes en bronze d’Harpocrate. Doté traditionnellement de la tresse de l’enfance, il est parfois coiffé de la double couronne de Haute et Basse-Égypte. L’enfant divin est nu, en position assise, les bras le long du corps ou portant à la bouche le doigt de la main droite. C’est par commodité que l’on a pris l’habitude de nommer de manière générique «Harpocrate » les divers dieux enfants qui figurent parmi les divinités les plus attestées dans les bronzes. Ils sont figurés assis, debout ou passant, et leur état juvénile est rendu dans l’iconographie de façon canonique : nudité, mèche de l’enfance sur la tempe droite et l’index de la main droite souvent porté à la bouche. Ils arborent des coiffures et couronnes diverses « attestant la complexité et la richesse de la mythologie de l’enfance divinisée qui, depuis le premier tiers du Ier millénaire av. J.-C., gagna une bonne part de la religion égyptienne tardive (aussi bien officielle que populaire) à partir de l’archétype du petit Horus, fragile fils d’Isis et d’Osiris, menacé et contraint à la clandestinité mais riche de potentialité et promis au triomphe» (J.-C. Grenier).C’est moins par les attitudes que par les différentes coiffures ou couronnes qu’arborent les « Harpocrate » qu’il convient de classer leurs bronzes. Ainsi, deux types ont été découverts à Aboukir : les enfants divins coiffés du pschent et ceux coiffés d’une calotte. Selon C. Traunecker, ces entités divines reflètent trois aspects : « Lenfant est d’abord un être fragile qu’il faut protéger en tant que tel : le modèle mythique en est l’enfant Horus menacé par les animaux venimeux, image de la maladie et de la mort subite, et protégé par Isis dans les marais de Chemmis. S’il a grandi normalement, il devient le jeune adolescent, plein de vigueur et de force physique, capable de défendre avec une brutalité sans nuance les intérêts de la famille [...]. Enfin, il est aussi l’héritier de la charge du père, donc, dans la charge mythique, de la charge royale. »David Fabre dans Trésors engloutis d’Égypte, Paris, 2006 p. 81 , avec bibliographie