Sphinx en diorite. La partie antérieure avec la patte gauche ainsi que la partie postérieure en oblique avec la patte droite sont brisées. Toute la surface de la pierre est corrodée par le long séjour dans l’eau salée et le frottement des grains de sable portés par le courant. L’animal est placé sur un socle mince aux coins rognés lui donnant une forme ovale. L’arrière de la sculpture est placé en aplomb du socle. Le sphinx est dans sa pose traditionnelle: les pattes antérieures posées vers l’avant, les pattes postérieures ramenées sous le corps. La queue longe la cuisse gauche. Les flancs sont puissants et le ventre contracté. La tête du sphinx retient l’attention car, dans la grande majorité des cas, elle représente le souverain. Le visage correspond donc au nom qui orne le socle ou le poitrail de l’animal (ce qui n’est malheureusement pas le cas sur cet exemplaire). La tête est coiffée du némès royal dont deux pans allongés retombent des deux côtés, sur le poitrail, et la longue tresse cylindrique, sur le dos de l’animal. Un bandeau plat en excroissance borde le némès sur le front, dissimulant les cheveux. Les grandes oreilles, bien modelées, sont écartées et plaquées sur les pans latéraux du némès. Le visage est ovale, les joues pleines. Le menton est pointu, brisé sur son côté droit, de même que la pointe du nez, long et fin. Les lèvres sont épaisses et très soigneusement modelées. Les yeux sont grands, bordés des deux bourrelets des paupières. Au-dessus du front, sur le devant du némès, subsistent les traces de l’uræus royal brisé. Malgré ce visage assez classique, le travail de la sculpture est soigné et de bonne qualité. On doit remarquer que l’animal est à peine dégagé du socle : le poitrail et l’arrièretrain n’en sont séparés que par une rainure. Le poitrail est grossièrement sculpté, au contraire des flancs : la trace des côtes sous la peau est modelée avec finesse. La jointure des épaules et des pattes antérieures est marquée par deux profondes lignes arquées. Le rendu des yeux est très linéaire, contrastant avec celui des joues. Ce traitement de la sculpture laisse penser que nous avons affaire à une oeuvre de production locale, alexandrine. Zolt Kiss dans Trésors engloutis d’Égypte, Le Seuil, Paris, 2006, avec bibliographie.