Voir SCA 454, Statue au nom de Séthy II (A). Restes de deux sculptures taillées dans un « granite gris », de même hauteur, qui représentaient l’une et l’autre un homme de taille naturelle. Il n’en subsiste que la plus grande partie du corps, torse et bassin, brisé dans les deux cas à la hauteur de la taille. Les deux sculptures figurent le même personnage, la jambe gauche portée en avant, les bras tombant le long du corps, et forment probablement une paire. En A comme en B, aucune trace des retombées d’une coiffure ; ce point, ajouté à l’absence de barbe divine et de collier, permet de supposer que le roi représenté est pourvu de la couronne khepresh, qui se porte sans collier ni barbe, et donc qu’il a été récemment couronné. Les bras des statues ont été brisés, intentionnellement semble-t-il, probablement à la disparition du paganisme, pour empêcher les « démons » représentés de nuire.Les deux personnages sont adossés à un petit obélisque qui se termine au bas du dos. Ces piliers dorsaux étaient couverts de haut en bas d’un décor hiéroglyphique complexe, qui indiquait probablement la titulature du pharaon représenté ainsi que le dieu donateur des monuments. Le tiers du texte a disparu et le reste est illisible, à l’exception de la moitié droite du pyramidion A et d’une zone médiane, à l’arrière de la taille et du creux des reins, signes lisibles en A, beaucoup plus abîmés en B. La fin du cartouche préservé en A permet d’identifier le pharaon Séthy II, cinquième roi de la XIXe dynastie (environ 1204-1198). Ces statues jumelles ont probablement été érigées juste après la lutte de Séthy II pour la conquête du pouvoir et la défense du royaume; elles ajoutent un nouvel élément au répertoire des statues de Séthy II, remarquablement nombreuses pour un roi dont l’œuvre architecturale est restreinte.Jean Yoyotte, dans Trésors engloutis d’Égypte, Paris, 2006 p. 98, avec bibliographie