Dans le saint des saints du grand temple d’Héracléion, derrière les deux naos ptolémaïques d’Amon-Rê de Gereb et de Khonsou-Héraclès, se trouvait une cuve de granite rose. Ses parois sont percées de deux trous, l’un résultant d’un remploi utilitaire postérieur aux temps du paganisme, l’autre qui avait dû répondre à son utilisation comme cuve-jardin. C’est là dedans qu’une effigie d’Osiris, faite de terre et de grains d’orge mêlés, germait, avant d’être ensoleillée et desséchée, puis transportée à bord de la barque dorée qui allait le faire «remonter» jusqu’à son temple, qu’il conviendrait de situer quelque part dans la nécropole de Canope. C’est alors que ce cadavre périmé était éliminé, soit enterré à la suite de ses prédécesseurs dans un hypogée collectif, soit jeté à leau.Jean Yoyotte, dans Trésors engloutis d’Égypte, Paris, 2006 p. 131, avec bibliographie