Torse en marbre blanc découvert au bas d’une pente d’éboulis dans la branche sud de l’île d’Antirhodos (voir la carte p. 51). Dans son état actuel, la statue mesure 1,70 m mais elle est brisée au ras des épaules. La jambe gauche est cassée au bas du mollet ; la droite au milieu de la cuisse. Les bras ont également disparu. La statue devait mesurer environ 2 m de hauteur, à peine supérieure à la taille naturelle. Le personnage est debout, vêtu uniquement d’un manteau (himation) agrafé à l’épaule droite. Le torse est nu, la musculature de la poitrine d’un modelé souple ; le pectoral droit plus renflé vers l’aisselle au ras de laquelle est brisé le bras droit, certainement écarté du corps. Le ventre est arrondi, la musculature des hanches protubérante. Les poils du pubis forment un triangle de boucles serrées, le pénis et les testicules sont soigneusement indiqués. La cuisse droite arrondie est reliée à la cuisse gauche par une partie non évidée de la pierre. La jambe gauche, mieux conservée, est légèrement en avant ; le genou à peine plié. Les muscles des jambes transparaissent sous la peau, procurant la sensation d’une forte tension. Le manteau agrafé sur l’épaule droite descend en oblique vers la hanche. Les plis du vêtement devaient retomber sur l’avant-bras gauche disparu. Seul le trou rond de la cavité de jointure est resté. Plus bas, le manteau retombe en plis verticaux, souples et travaillés, jusqu’à mi-mollet. L’image du dieu Hermès en jeune homme vêtu d’un simple manteau agrafé sur l’épaule est bien connue. Des statues de ce type sont exposées au Museo Nazionale de Rome, au Musée national d’Athènes, dans le jardin de Boboli de Florence... Derrière l’image d’Hermès, c’est peut-être aussi celle d’un roi qui se dessine. Parmi les divinités auxquelles étaient assimilés les Ptolémées, le dieu tenait une place de choix. Ptolémée III a été reconnu dans plusieurs figurines de plomb représentant Hermès lutteur. Le dieu coiffé de pétales de lotus, debout en tant qu’athlète sur trois figurines en bronze, a également été interprété comme une image de Ptolémée III. Sa posture est semblable à la statue de marbre découverte en rade d’Alexandrie. Zolt Kiss dans Trésors engloutis d’Égypte, Le Seuil, Paris, 2006, avec bibliographie.