Ce chapiteau corinthien présente des rangées doubles de feuilles d’acanthe de taille alternante. Les feuilles à bout pointu se déplient vers l’extérieur du collier. Les feuilles d’acanthe ont des nervures incisées sur le collier. Ce type est caractérisé par la forme des hélices sans ornement qui partent d’une base large pour s’amenuiser radicalement vers l’intérieur. Les volutes angulaires possèdent des boucles accessoires décoratives sur le dessus et au centre. Le bossage au centre du chapiteau de la colonne est usé, mais présentait probablement à l’origine une fleur extrêmement stylisée. Ce chapiteau est semblable aux exemplaires provenant d’El-Ashmounein et d’Alexandrie, exposés à Anfoushy, Kom El-Shogafa et Kom El-Dikka. Les deux chapiteaux retrouvés dans le port d’Alexandrie correspondent à des types architecturaux connus en Égypte à la période romaine. L’utilisation de pierres dures égyptiennes comme le grandiorite ou le granite rose est une caractéristique déterminante permettant de dater ces chapiteaux des époques ptolémaïque et romaine. Dérivés du type grec dit épidaurien du IVe siècle av. J.-C., ces chapiteaux ne possèdent pas le caulicule « habituel », c’est-àdire une feuille servant comme élément de transition entre le collier de feuilles d’acanthe du bas et les volutes et hélices de la partie supérieure. Sur les chapiteaux égyptiens, les volutes et les hélices sortent directement du collier de feuilles d’acanthe. Emma Libonati dans Trésors engloutis d’Égypte, Le Seuil, Paris, 2006, avec bibliographie.