« C’est là, nous dit J.-C.Grenier, un des thèmes les plus reproduits par les bronzes et qui illustre à merveille la popularité tardive des cultes liés au mythe de la veuve et de la mère exemplaire que fut Isis se cachant dans les marais du Delta pour élever le fils de son époux assassiné. Le corpus de ces statuettes est loin d’être réalisé et on peut se demander s’il le sera un jour tant sont nombreuses ces images qui à partir du VIIIe s. av. J.-C. furent inlassablement répétées jusqu’à être reprises et réinterprétées dans l’iconographie de la dévotion “isiaque” du monde grec et romain. » Les exemplaires découverts en baie d’Aboukir, de la modeste figurine à la belle statuette, montrent la déesse dans l’attitude de la mater lactans. Vêtue d’une longue robe, elle présente de la main droite son sein gauche à l’enfant placé sur ses genoux. Cette attitude, où l’on a parfois voulu reconnaître un prototype de la Vierge à l’enfant, rappelle qu’Isis veilla sur son fils, selon une tradition transmise par Plutarque, jusqu’à ce qu’il puisse accéder à la royauté. En cela, Isis était un maillon essentiel de la transmission du pouvoir royal.David Fabre, dans Trésors engloutis d’Égypte, Paris, 2006 p. 79, avec bibliographie