Statuettes en bronze d’Osiris momiforme. Le dieu à la barbe postiche est coiffé de la couronne-atef. Il porte, plaqués sur sa poitrine, le sceptre-héqa et le flagellum nekhekh traditionnels. C’est par milliers d’exemplaires que fut reproduite la silhouette gainée de la momie d’Osiris, le roi-dieu assassiné coiffé de latef (couronne de Haute-Égypte flanquée de deux plumes d’autruche, parfois agrémentée de deux cornes torsadées de bélier) et serrant contre lui les insignes de son immortel pouvoir : la houlette du berger à l’extrémité crochue (sceptre-héqa) et le fouet chasse-mouches écartant les miasmes (flagellum-nekhekh).Les exemplaires intacts de ces bronzes découverts en baie d’Aboukir montrent immuablement le dieu debout momiforme. G. Roeder a proposé un classement typologique des bronzes d’Osiris selon trois groupes d’Osiris caractérisés par la position des mains. Chacune de ces positions correspondrait une origine géographique différente : - l’Osiris type « Basse-Égypte » caractérisé par des mains superposées, la droite étant placée (en règle générale) audessus de la gauche ; - l’Osiris type « Moyenne-Égypte » (région memphite comprise) caractérisé par des mains affrontées, poing contre poing ; - l’Osiris type « Haute-Égypte » (essentiellement la région thébaine) caractérisé par des mains croisées, la droite étant posée (en règle générale) sur la gauche.À cette typologie, plus conventionnelle que fondée on pourrait y introduire, d’après une suggestion de J.-C. Grenier, une classification interne supplémentaire susceptible d’établir des critères d’analyse plus stricts, selon la nature des mains (main droite ou main gauche) tenant les attributs (sceptre-héqa et flagellum-nekhekh). La notoriété des mystères d’Osiris du mois de Khoiak à Canope explique les très nombreux ex-voto en sa faveur, qui témoignent de la vivacité des croyances populaires.David Fabre, dans Trésors engloutis d’Égypte, Paris, 2006 p. 132, avec bibliographie