Miroirs en bronze circulaires, légèrement elliptiques. Un tenon de fixation trapézoïdal permettait d’enchâsser le miroir dans un manche. Le miroir est utilisé en Égypte depuis la plus haute époque et, comme d’autres objets familiers, il fait partie du mobilier funéraire. Il est généralement posé près du corps, on le trouve parfois enserré dans les bandelettes de la momie. De toute évidence, il était considéré comme bénéfique au défunt ou comme jouant un rôle dans le processus de revitalisation dans « l’autre monde ».Il pouvait faire aussi office d’offrande à la déesse de la beauté Hathor. Les bas-reliefs dans les temples de Denderah et de Kom Ombo, par exemple, ainsi que plusieurs stèles, représentent des hommes offrant des miroirs aux dieux. Les nombreux exemplaires découverts en baie d’Aboukir pourraient appartenir à cette catégorie d’objets votifs. Ils sont tous réduits au simple disque de bronze pourvu d’un tenon afin d’être fixé dans un manche, en matériau différent comme le bois, l’ivoire, la corne, la serpentine, l’albâtre, etc. Le manche prenait souvent la forme du papyrus, mais on trouve également des motifs de lotus. Hathor est parfois représentée sous la fleur ouverte, ou encore Bès avec son visage grotesque et hilare.Le disque réfléchissant pouvait être constitué de différents métaux : cuivre, bronze, argent, un alliage de bronze et d’argent, or ou électrum. Parfois, seule la surface était dorée ou argentée. La plupart des miroirs trouvés en Égypte sont de forme légèrement elliptique, parfois allongés, imitant la forme d’un cœur. La face réfléchissante des miroirs est souvent légèrement convexe, ce qui permet aux utilisateurs de voir une plus grande partie d’eux-mêmes, détail qui devait avoir son importance avant la réalisation des grands miroirs muraux de l’époque moderne.La connaissance que les Égyptiens avaient de cet effet d’optique apparaît clairement dans la légère courbure des miroirs de la collection du Musée du Caire. La convexité n’est en général que d’un ou deux millimètres ; elle est parfois difficile à détecter à l’œil nu. Il n’est pas exclu que les surfaces concaves aient été utilisées pour obtenir un effet grossissant et permettre une meilleure application du fard sur les yeux.Le poids du miroir SCA 934 le différencie des autres. Il est bien trop lourd pour être transporté sur soi ou tenu d’une seule main longtemps. Il était peut-être conçu pour être accroché à un mur ou maintenu d’une autre façon. Ce miroir pourrait également avoir été consacré comme offrande votive. La littérature et les anciens inventaires de temples révèlent que les objets en métal étaient estimés en fonction de leur poids.Zoe Cox, dans Trésors engloutis d’Égypte, Paris, 2006 p. 152, avec bibliographie